Faut-il repenser l'Université africaine?
Faut-il repenser l’Université africaine ?
Depuis l’avènement des Programmes d’ajustement structurel, survenus dans les années 80, et qui ont donné naissance à la transformation du système politique et économique des pays africains, ceux-ci sont confrontés à un réel problème d’adaptation de l’enseignement supérieur à leurs nouveaux besoins, malgré le nombre croissant des effectifs.
Les années académiques se succèdent et passent assez très vite, mais la crise ne fait que perdurer. Cette crise, traditionnellement analysée comme étant due à des contraintes liées aux ressources, l’insuffisance au personnel, la détérioration des infrastructures, les inefficacités tant internes qu’externes, la baisse des résultats de recherche,…, se voit encore amplifiée par d’autres phénomènes. L’exemple de l’année académique qui s’achève est plus que patent et pousse même à se poser la question de savoir si l’université africaine n’est-elle pas en panne ou ne s’achemine-t-elle pas vers une nouvelle crise. Nombreux sont ceux qui, dans «l’ignorance» comme nous autres, se seraient posés une telle question. Même si l’heure n’est pas encore au bilan de celle-ci, il y a toutefois lieu de noter dorénavant que l’histoire retiendra quelque chose de ses multiples grèves tant répétées du côté des étudiants que du côté de leurs maîtres enseignants. Tous les différents spectacles vécus en témoignent bien cela d’eux-mêmes. Citons expressément les cas de grèves dans les universités du Cameroun, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, celles de Bangui, de Ndjamena,…, il y a lieu de méditer.
Parlant de ces multiples soulèvements, on a l’impression que quelque chose ne tient plus debout du côté de nos chers enseignants ainsi qu’au niveau de nous autres étudiants ; mais à qui la faute ?
Lorsque nous nous promenons dans nos milieux estudiantins, que ce soit sur nos campus sociaux ou pédagogiques, nous nous rendons bien compte de nos multiples lacunes qui commencent par nous dépasser quelque peu déjà. Plus grave encore, l’on se rend de plus en plus compte que même au troisième cycle, des étudiants – il n’en manque pas – que nous sommes, n’avons parfois pas d’assez grandes idées de nous auto évaluer, de retracer notre parcours,…, et pire même, de faire une part bien nette entre notre état actuel d’étudiants et ce qui nous attend ou mieux, ce que nous serons demain. Notre préoccupation : quel poste et quel salaire aurons-nous.
Souvent nous plaignons et lamentons assez, ce qui nous amène parfois même à nous interroger si nous ne nous sommes pas trompé du chemin qu’il faille prendre, c’est à dire le bon chemin ou même le meilleur. Mais plus que tout, nos revendications, légitimes soient-elles, ont pour la plupart du temps manqué de réflexions bien mûries puisqu’il nous arrive aussi de revendiquer de choses dont nous sommes bien certains que la satisfaction n’est pas évidente dans l’immédiat, laissant de côté tout ce qui est priorité et fondamental pour une revendication logique et pertinente.
Que dire de nos enseignants ? La faute n’est peut-être pas la leur ! Mais cependant, il faut noter toutefois que beaucoup d’enseignants sont tombés aujourd’hui sous le joug de la paresse et la recherche de l’argent par d’autres voies que dirais-je même faciles, au détriment du véritable encadrement de leurs étudiants car, rares sont ceux qui consacrent un temps à la recherche afin d’améliorer le contenu de leurs cours.
Dans leurs plateformes revendicatives, reviennent le plus souvent et toujours même les questions relatives à l’amélioration des conditions de travail. Mais lorsque notre monde dit moderne actuel ne fait que évoluer et faisant que les besoins allant crescendo, n’y a-t-il pas lieu de se demander quand est-ce que tout cela prendra fin ?
Du côté des gouvernants, l’université étant devenue aujourd’hui un véritable symbole de puissance par le fait qu’elle fournit aux Etats des cadres pour l’administration, etc., l’on assiste à une certaine concurrence qui ne dit pas son nom, lorsque jetant un regard sur la manière selon laquelle les universités sont créées et gérées chez nous de nos jours.
Même si avoir un véritable enseignement supérieur digne de ce nom est partout la volonté manifeste puisqu’on y fait partout d’effort en améliorant le budget alloué à ce dernier, l’on en disconviendrait pas avec nous ici que l’université africaine est de nos jours manipulée à des fins politiques puisque le politique s’étant déjà glissé et installé en son sein.
Mais la question qui se pose cependant est : le mieux ne serait-il pas de faire en sorte que cette université africaine balkanisée se redynamise ?
En tout état de cause, tout acteur de l’université, sommes-nous tous interpellés sans exception aucune car, la véritable solution ne pourrait venir que suite à une prise de conscience d’abord individuelle et ensuite global, afin d’éradiquer tous ces maux qui minent aujourd’hui et dysfonctionnent notre université dont nous avons encore assez besoin pour le futur.
Loin de nous l’idée d’une quelconque prédiction, l’avenir ne peut que nous dire mieux lui-même !
Félix Lawane MALLOUM / flixlawane2002@yahoo.fr
Source: Nous remercions Félix Lawane Malloun d'avoir bien voulu partagé et contribué dans cet espace à travers son texte ci-dessus. Avec le WEB (World Education Market), la Problématique de l'enseignement supérieur en Afrique devrait être débattue et discutée avec tous les acteurs. Et votre participation dans la réflexion, en tant qu'élémént intégrant de la Jeune Génération africaine, nous vous encourageons à toujours continuer dans cette perspective pour un développement durable et une croissance soutenable en Afrique...
Babacar NDIAYE
Administrateur Principal
Depuis l’avènement des Programmes d’ajustement structurel, survenus dans les années 80, et qui ont donné naissance à la transformation du système politique et économique des pays africains, ceux-ci sont confrontés à un réel problème d’adaptation de l’enseignement supérieur à leurs nouveaux besoins, malgré le nombre croissant des effectifs.
Les années académiques se succèdent et passent assez très vite, mais la crise ne fait que perdurer. Cette crise, traditionnellement analysée comme étant due à des contraintes liées aux ressources, l’insuffisance au personnel, la détérioration des infrastructures, les inefficacités tant internes qu’externes, la baisse des résultats de recherche,…, se voit encore amplifiée par d’autres phénomènes. L’exemple de l’année académique qui s’achève est plus que patent et pousse même à se poser la question de savoir si l’université africaine n’est-elle pas en panne ou ne s’achemine-t-elle pas vers une nouvelle crise. Nombreux sont ceux qui, dans «l’ignorance» comme nous autres, se seraient posés une telle question. Même si l’heure n’est pas encore au bilan de celle-ci, il y a toutefois lieu de noter dorénavant que l’histoire retiendra quelque chose de ses multiples grèves tant répétées du côté des étudiants que du côté de leurs maîtres enseignants. Tous les différents spectacles vécus en témoignent bien cela d’eux-mêmes. Citons expressément les cas de grèves dans les universités du Cameroun, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, celles de Bangui, de Ndjamena,…, il y a lieu de méditer.
Parlant de ces multiples soulèvements, on a l’impression que quelque chose ne tient plus debout du côté de nos chers enseignants ainsi qu’au niveau de nous autres étudiants ; mais à qui la faute ?
Lorsque nous nous promenons dans nos milieux estudiantins, que ce soit sur nos campus sociaux ou pédagogiques, nous nous rendons bien compte de nos multiples lacunes qui commencent par nous dépasser quelque peu déjà. Plus grave encore, l’on se rend de plus en plus compte que même au troisième cycle, des étudiants – il n’en manque pas – que nous sommes, n’avons parfois pas d’assez grandes idées de nous auto évaluer, de retracer notre parcours,…, et pire même, de faire une part bien nette entre notre état actuel d’étudiants et ce qui nous attend ou mieux, ce que nous serons demain. Notre préoccupation : quel poste et quel salaire aurons-nous.
Souvent nous plaignons et lamentons assez, ce qui nous amène parfois même à nous interroger si nous ne nous sommes pas trompé du chemin qu’il faille prendre, c’est à dire le bon chemin ou même le meilleur. Mais plus que tout, nos revendications, légitimes soient-elles, ont pour la plupart du temps manqué de réflexions bien mûries puisqu’il nous arrive aussi de revendiquer de choses dont nous sommes bien certains que la satisfaction n’est pas évidente dans l’immédiat, laissant de côté tout ce qui est priorité et fondamental pour une revendication logique et pertinente.
Que dire de nos enseignants ? La faute n’est peut-être pas la leur ! Mais cependant, il faut noter toutefois que beaucoup d’enseignants sont tombés aujourd’hui sous le joug de la paresse et la recherche de l’argent par d’autres voies que dirais-je même faciles, au détriment du véritable encadrement de leurs étudiants car, rares sont ceux qui consacrent un temps à la recherche afin d’améliorer le contenu de leurs cours.
Dans leurs plateformes revendicatives, reviennent le plus souvent et toujours même les questions relatives à l’amélioration des conditions de travail. Mais lorsque notre monde dit moderne actuel ne fait que évoluer et faisant que les besoins allant crescendo, n’y a-t-il pas lieu de se demander quand est-ce que tout cela prendra fin ?
Du côté des gouvernants, l’université étant devenue aujourd’hui un véritable symbole de puissance par le fait qu’elle fournit aux Etats des cadres pour l’administration, etc., l’on assiste à une certaine concurrence qui ne dit pas son nom, lorsque jetant un regard sur la manière selon laquelle les universités sont créées et gérées chez nous de nos jours.
Même si avoir un véritable enseignement supérieur digne de ce nom est partout la volonté manifeste puisqu’on y fait partout d’effort en améliorant le budget alloué à ce dernier, l’on en disconviendrait pas avec nous ici que l’université africaine est de nos jours manipulée à des fins politiques puisque le politique s’étant déjà glissé et installé en son sein.
Mais la question qui se pose cependant est : le mieux ne serait-il pas de faire en sorte que cette université africaine balkanisée se redynamise ?
En tout état de cause, tout acteur de l’université, sommes-nous tous interpellés sans exception aucune car, la véritable solution ne pourrait venir que suite à une prise de conscience d’abord individuelle et ensuite global, afin d’éradiquer tous ces maux qui minent aujourd’hui et dysfonctionnent notre université dont nous avons encore assez besoin pour le futur.
Loin de nous l’idée d’une quelconque prédiction, l’avenir ne peut que nous dire mieux lui-même !
Félix Lawane MALLOUM / flixlawane2002@yahoo.fr
Source: Nous remercions Félix Lawane Malloun d'avoir bien voulu partagé et contribué dans cet espace à travers son texte ci-dessus. Avec le WEB (World Education Market), la Problématique de l'enseignement supérieur en Afrique devrait être débattue et discutée avec tous les acteurs. Et votre participation dans la réflexion, en tant qu'élémént intégrant de la Jeune Génération africaine, nous vous encourageons à toujours continuer dans cette perspective pour un développement durable et une croissance soutenable en Afrique...
Babacar NDIAYE
Administrateur Principal
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